A partir du 1er octobre 2017, le décret du 4 mai 2017 rentre en vigueur : il stipule l’obligation de mentionner « Photographie retouchée » sur « les photographies à usage commercial des mannequins en cas de traitement de l’image visant à affiner ou épaissir leur silhouette ». Explications.
Vers la fin d’un diktat ? Le gouvernement expliquait en effet dans une note à la Commission européenne le 3 novembre 2016 que “l’exposition des jeunes à des images normatives et non réalistes du corps entraîne un sentiment d’auto-dépréciation et une mauvaise estime de soi pouvant avoir un impact sur les comportements de santé“.
Cette mesure va-t-elle contribuer à combattre notre culte de la minceur ? Une étude de l’Université de Floride datant de juin 2017, publiée dans la revue Communication Monographs, démontre que les modèles filiformes ont tendance à affecter l’estime de soi, au contraire des mannequins plus rondes. Or, cette obsession de la minceur génère chez certain(e)s des troubles alimentaires dangereux comme l’anorexie.
Selon les derniers chiffres de l’Inserm, l’anorexie concerne à peu près 1,5% de la population féminine française entre 15 et 35 ans (soit environ 230 000 femmes). Les hommes ne sont pas en reste : l’anorexie concerne 1 homme pour 9 femmes. Enfin, 5 à 10% des anorexiques vont jusqu’à la tentative de suicide, voire au suicide lui-même.
Les marques essaimant à foison ces images de mannequins à la minceur irréelle devront donc désormais repenser leur communication. Cette mesure vise les voies d’affichage et presse écrite (imprimée et web), et il sera du rôle de l’annonceur de veiller à sa stricte application (sous peine d’amende de 37500€ minimum). La mention se devra d’être « aisément lisible et clairement différenciée du message publicitaire ou promotionnel ».
Attention toutefois, la mesure s’applique uniquement aux photographies de mannequins ayant subi des modification sur leur silhouette. Elle ne concerne pas, par exemple, celles dédiées au maquillage.